E-Agriculture

Rapport de synthese pour la premiere semaine

Rapport de synthese pour la premiere semaine

Semaine 1 : Quelle est l’importance des questions de genre
dans l’utilisation des TIC pour l’agriculture et le développement rural?

  Remarques générales
Le niveau des interventions était de qualité, compensant leur nombre relativement peu élevé. Donc la qualité plutôt que la quantité.
L’exacte définition du « concept de genre » a fait l’objet de précisions préliminaires étant donné qu’il existe encore pas mal de confusion sur son sens précis, à savoir que la « dimension genre » dans un projet de développement ne doit pas seulement couvrir des activités « pour les femmes » mais prendre en compte son effet sur les hommes et la famille.  

De façon générale, il ressort des discussions de la première semaine que la question est très complexe, a de multiples ramifications et qu’un meilleur accès des femmes aux TIC ( qui pourrait donc profiter au développement rural puisque les femmes constituent une part prépondérante de la main d’œuvre agricole et des exploitations familiales) repose autant, sinon plus, sur des changements sociaux et culturels que purement technologiques.

  Obstacles et contraintes identifiés

  • Problèmes de connectivité pour l’Internet en zone rurale (pas d’alimentation électrique, coupures constantes, réseaux instables et surchargés, absence de mécanismes de maintenance)
  • Problèmes de capacités : analphabétisme et méconnaissance, prix et relative difficulté d’utilisation de l’outil informatique : d’où danger de reproduction des inégalités déjà existantes par l’introduction dans un projet d’une « couche supplémentaire de complexité » Réalités sociales: Dans les sociétés patriarcales, les TIC sont perçues comme un danger d’émancipation des femmes par rapport aux hommes.
  • Problèmes liés aux initiateurs des projets : Etat (dont les programmes de vulgarisation des TIC, s’ils existent, profitent surtout aux associations), privés (qui pensent en premier lieu à l’aspect commercial donc à l’accès urbain, plus facile) ou ONGs (pérennisation problématique des télé-centres communautaires par manque de sensibilisation et de formation).

  Priorités identifiées

  • Améliorer l’accès à internet (à but agricole) qui passe par 1-la  création de télé-centres ruraux ou/et de plates-formes d'information spécialisées pour petits producteurs/productrices 2- des formations spécifiquement destinée aux femmes 3- des créations près d’ endroits ou les femmes se rendent, par exemple, près de l'école ou d'un centre de santé mais pas d'un bar !
  • Former en priorité les agronomes et vulgarisateurs à la manipulation et l’usage des TIC, qui peuvent ensuite former les autres acteurs du monde rural.
  • Ne pas négliger l’importance capitale des radios communautaires et agir pour que 1-les animateurs soient plus sensibles au genre (au niveau des émissions, de la grille des programmes mais également des ressources humaines, de la prise de décision, des autres activités menées) et 2- qu’ils reçoivent une véritable formation en matière de genre. « En milieu enclavé la radio est un relais crucial avec le reste du monde de l'information mais ce rôle est encore insuffisamment exploité »
  • Insister sur la complémentarité des différentes technologies qui peuvent donc se renforcer l’une l’autre: portable & Internet, internet & radio communautaire, radio & espace cyber, portable & radio : « Le téléphone portable constitue pour la radio communautaire une source précieuse d'information, si  grâce à lui une information peut être mise à la disposition d’un grand nombre »  
  • Permettre aux téléphonies mobiles d’être de véritables outils de développement par un échange d’informations sur l’approvisionnement des marchés par exemple.
  • Admettre que le renforcement des capacités est un processus continu et mutuel et que les connaissances se créent, s'acquièrent et évoluent collectivement : D'où l’importance de l’approche en réseau et des plateformes collectives numériques.
  • Documenter et diffuser largement les initiatives et les succès obtenus dans l’utilisation des TIC appliquée aux questions de genre
  • Impliquer davantage les organisations de développement et des droits des femmes sur les enjeux des TIC au-delà des aspects techniques donc poser les questions pertinentes et ciblées AVANT de commencer un projet comme par exemple « De quelles informations avez-vous besoin sur les parties prenantes pour votre analyse des besoins ? »

  Exemples intéressants :

  • OUGANDA : Le centre de Nakaseke parvient à contourner l’analphabétisme des femmes en utilisant davantage les techniques d’oralité et les images (vidéos,  cédérom sur ordinateur) : Conçues pour personnes analphabètes, ces technologies  permettent de naviguer tout en écoutant la voix des différents interlocuteurs qui donnent des conseils pour mettre sur pied des activités génératrices de revenus.
  • NIGER : Projet Dimitra/ ONG VIE Kande Ni Bayra :  Distribution de téléphones portables aux membres de Clubs d’Ecoute Communautaires  ce qui a permis d’éviter aux acteurs du projet (clubs, radios et autres) de parcourir de longues distances et de créer une forte dynamique de dialogue citoyen entre les populations rurales (principalement des femmes membres des clubs), les radios rurales et les autres acteurs.
  • CHILI : formation à l'utilisation des TIC pour les membres de la coopérative agricole COOPEUMO avec création d'une « communauté virtuelle du maïs ». Un des résultats « genre » a été le rapprochement entre les différents membres de la famille: Mère et enfant; Grand-père agriculteur et petit-fils; Père et fille.
  • SENEGAL : Utilisant la formule bien connue de la tontine (petite cotisation individuelle et régulière), un groupe de femmes achète régulièrement des cartes de chargement pour le portable de la tontine, le transformant ainsi en « téléphone public » : S’étant approprié la technologie, ces femmes l’utilise pour générer de revenus ou simplement pour gagner leur indépendance et court-circuiter le contrôle du mari ou de la belle mère!
  • CONGO : Utilisation routinière du portable par les agricultrices et grossistes pour faciliter la commercialisation de leurs produits et installation par les compagnies de téléphonie cellulaire de groupes électrogènes dans les zones rurales pour charger les portables.   
  • INDE : Les télé-centres sont utilisés plutôt pour diffuser l’information sur les services mis a la disposition des populations par le gouvernement tels que formation agricole à distance ou information agricole
  • GHANA ET TANZANIE : utilisation combinée par des radios communautaires d’un logiciel libre de reconnaissance vocale interactive et de FreedomFone.  Pour plus de détails, référez vous au prochain numéro de Dimitra ou consultez : http://www.freedomfone.org 
    http://www.mobileactive.org/case-studies/freedom-fone-field,

  Autres Sites Web à consulter pour informations complémentaires :